Écrire représente pour certain·es un plaisir, une technique de développement personnel, pour d’autres un devoir ou une tâche fastidieuse… Nous n’avons pas la même conception de l’écriture. Rien n’est figé. Tout peut évoluer. Le processus de l’écriture est vécu différemment selon chacun·e, selon notre état physique ou émotionnel, selon notre âge, selon les phases de la vie. Pour ma part, écrire fait partie de ma vie quotidienne. Au moment où vous me lisez, sachez que j’ai pris beaucoup de plaisir à vous écrire… 🙂
J’écris depuis mes 9 ans. A 11 ans, je me suis lancée dans l’écriture d’un court roman, Le Vélo de Lola, imprimé par mes soins en format «livre» pour les membres de ma famille. Depuis, j’écris des nouvelles, des poèmes, des livres pour enfants, des articles de blog et, encore et toujours, dans mon journal intime… Tous mes carnets sont rangés dans des boîtes. Je les relis parfois, ce qui me vaut une séance de rires et de larmes émouvante.
Il y a peu j’ai lu L’Appel des odeurs, un livre de Ryoko Sekiguchi, poétesse et traductrice japonaise. J’ai goûté la poésie de sa prose qui m’a redonné l’envie de me lancer dans l’écriture d’un livre auquel mon inconscient s’attèle depuis des années déjà. Un recueil de nouvelles peut-être ou un roman, je ne sais pas encore précisément quelle forme prendra l’écriture lorsque j’ouvrirai enfin à l’inspiration qui tape régulièrement à ma porte…
Je vous propose de nous retrouver ce dimanche 8 juin de 10h à 13h pour allier pratique de yoga vinyasa doux et écriture créative au studio Yogatoutcourt, quartier Saint-Aubin, à Toulouse.
Toutes les infos détaillées sont ICI sur la page dédiée aux ateliers mensuels toulousains.
Pour réserver votre tapis, rendez-vous sur la page contact.
A bientôt sur les tapis, pour pratiquer le yoga ET écrire pour le plaisir,
Charlotte
L’écriture est pour moi un plaisir à conter et à partager… Voici un texte que j’ai rédigé le 14 septembre 2024 en atelier d’écriture (L’Echangeoir d’écriture).
Convocations
Julie, très chère Julie,
comme tu le sais, je préfère de loin écrire. Je m’y attèle donc. J’avais envie de vivre d’autres expériences, sortir de ma ferme et de ma vie de famille bien réglée. C’est chose faite. Deux jours que je suis ici. J’aurais bien évidemment des centaines d’anecdotes à te raconter. Vivre le quotidien avec ces Indiens et ces Indiennes, dans cette réserve, s’avère très déstabilisant pour moi. Je côtoie ces femmes et ces hommes qui me ressemblent parce que ce sont des humains, faits de chair et d’os. Cependant, tout nous sépare. Je cherche leur âme. Je les vois chaleureux, enjoués même, mais je crois que ce passé qui ne passe pas, avec lequel je suis fondamentalement en désaccord, m’empêche de les connaître vraiment. Je suis pleine de préjugés. Hier, une femme, avec qui j’avais sympathisé, discuté de l’éducation de nos enfants et parlé de la gravité de la vie, vient me voir, toute parée de son costume traditionnel. Il m’a semblé qu’elle s’était costumée pour me faire plaisir. Point du tout. Elle m’explique que ces vêtements ancestraux appartenaient à son arrière-grand-mère. Que celle-ci les portait au jour le jour, dans sa vie quotidienne. Qu’elle avait deux tenues. L’autre étant réservée aux cérémonies. Je la regardais et l’écoutais avec beaucoup d’attention me présenter chaque élément de cette tenue dont elle avait hérité. Sans le vouloir, et surtout sans m’en apercevoir, du moins au début, je me suis mise à pleurer. Une musique triste se jouait alors en moi. Moi qui suis d’ordinaire plutôt sûre de moi, de ce que je fais, de ce que je pense, de ce que je veux ou ne veux pas. Là, à ce moment précis, j’étais perdue. Cette femme, Helen, m’a regardé droit dans les yeux, en silence. Un silence lourd et léger à la fois. Un silence de lecture de l’âme et de compréhension pure. Nous avons attendu. Quoi? Je ne saurais dire. Puis, le plus tranquillement du monde, Helen m’a dit ce que je voudrais aujourd’hui partager avec toi, ma chère amie: «Je m’appelle Sastakawa, de mon vrai prénom, qui signifie la femme qui chevauche la liberté, descendante du peuple Kogigawa, originaire de cette terre, cette terre ancestrale et puissante, que l’on désigne à présent comme étant les États-Unis. Mon âme est libre d’aller et venir, ici ou dans l’au-delà. Ainsi, je ne souffre pas, ni du passé, ni de l’avenir, ni du présent. Et toi, Sophie, ton âme est-elle libre?» Autant te dire, Julie, que mes larmes ont redoublé. Le ton était doux, lent, posé, sans jugement. L’articulation était parfaite. Chaque mot posé, soupesé, décomposé, étendu dans le temps, pont entre ici et ailleurs. Quand elle s’est tue, mes larmes ont cessé pour laisser place à l’espoir, à la paix, à la complétude, à l’infiniment grand. Sophie